Beaucoup de Monde pour la conférence de Sonia de Puineuf sur le Paris des années folles. L’audience a une nouvelle fois été très intéressée et nous avons eu toutes les explications sur l’expression folle des artistes entre les deux guerres. Il faut aussi reconnaitre que l’argent que l’Allemagne a dû verser aux alliés a rendu possible cette période faste.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la France exsangue fait tout pour oublier les horreurs qu’elle vient de traverser. L’histoire retient la décennie qui commence sous le nom d’Années Folles, période d’une joyeuse étrangeté. Tous les excès sont permis et encouragés et il convient d’être heureux à tout prix et de le faire savoir, quitte à ne pas ressentir les graves soubresauts d’un présent toujours en marche.
De nombreux artistes, tels que Picasso, Chagall ou Modigliani, ont alors adopté Paris comme leur nouvelle patrie. La modernité s’y déploie au sein d’un fourmillement de mouvements : le dadaïsme (Francis Picabia), le machinisme (Fernand Léger, Cassandre), le surréalisme (Miro, Man Ray) ... La figure bariolée d’Arlequin et le thème du cirque planent sur cette période, promulgués dès 1918 par le manifeste de Cocteau Le coq et l’Arlequin, de même que l’exotisme, porté notamment par Joséphine Baker immortalisée dans de nombreuses affiches. De son côté, Coco Chanel, autre égérie, incarne la figure de la femme libérée, la garçonne moderne. La soif de la beauté donne naissance à l’esthétique Art Déco qui dicte le ton dans la peinture, l’architecture et le design de l’objet (Tamara de Lempicka, Albert Laprade, Jean Després), au-delà même de la décennie folle à laquelle sonne le glas le Crach boursier de 1929.
