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ÉTABLES SUR MER
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Voyage à la journée "histoire du lin"

UTL SUD GOELO – LA ROUTE DU LIN – 7 OCTOBRE 2025 

C’est sous le soleil que nous avons quitté Binic à 8H30 pour une journée sur la route du lin, destinations Saint Thélo et Uzel  

À SAINT THELO 

Nous sommes accueillis à la Maison des toiles par 2 guides passionnantes qui nous ont accompagnés tout au long de cette journée.                                                                                                                                                                  

La maison des toiles

Elle est située dans la demeure d’un marchand de toiles -la famille Boscher de Langle - construite entre 1715 et 1721, inspirée des malouinières.

 La grande période des toiles dite « Bretagnes » va de 1650 à 1840

Les Graines de lin arrivaient des Pays Baltes, en Bretagne via le port de Roscoff où la terre et le climat convenaient très bien à sa culture.

 Les semis se font entre mars et mi-avril, la plante fleurit en juin, la fleur reste visible quelques heures avant de faner (la floraison progressive dure environ 15 jours)

Les graines de petite taille sont dans les capsules (environ 8 à 10 par capsule). La culture se fait par rotation de 7 ans et réclame une surveillance constante

 ‘Tout est bon dans le lin’,

Son utilisation est variée :

Il y a un certain temps…Le linceul de Charles Quint était fait en lin

Plus proche de nous, on le trouve dans l’industrie textile – qui voit son déclin vers 1950, pour reprendre vers 2020 – (sa qualité de thermorégulateur est appréciée), dans la confection des huiles, les cosmétiques, les objets composites, le paillage, l’isolation, les bateaux, les voitures…les planches de surf…

 Dans cette maison du 18ème siècle, on nous a présenté les différentes étapes de transformation de la graine à la toile, et les outils d’époque.

 Une fois la plante arrachée (et non coupée, la fibre étant autour de la tige jusqu’à la racine, suivent le rouissage, le teillage, le peignage, le filage et le tissage

 Dans l’atelier de tissage, nous assistons à une démonstration sur un métier ‘classique’ 

Terminées, les toiles sont écrues et doivent subir un blanchiment dans les blanderies

Les toiles dites ‘Bretagnes «, pour mériter leur appellation, devaient répondre à des critères bien précis –de largeur, de nombre de fils, de positionnement sur la trame et sur la chaîne, …

Elles devaient être identifiées par des poinçons/cachets. Des ‘bureaux de contrôle’ étaient installés dans les villes-marchés et les ports pour contrôler ces normes de fabrication. 

Les toiles sont préparées dans la Pilerie, elles sont pliées ‘en accordéon’, et mises en balles enveloppées dans des toiles en chanvre, protégées par du bois pour résister aux conditions de transports.

Les toiles sont expédiées principalement à partir de St Malo, le commerce se fait en majeure partie vers l’Espagne, puis l’Amérique du Sud – et voyagent entre 6 mois et un an en bateau-

 

 

Après le déjeuner sympathique à Grâce-Uzel, nous étions attendus

 

À UZEL 

Pour une visite du bourg, en passant par des rues étroites et escarpées, qui nous ont permis de voir quelques belles maisons de Tisserands, à proximité des Place aux pots, et Place du Martray où se tenaient les marchés aux toiles et aux fils, ainsi que le doué à double bassin.

Et au passage, nous avons vu le Buste de Fulgence Bienvenue (1852-1936), enfant du pays

 

Le Musée du filage est installé dans d’anciennes maisons de négociants de toiles et tisserands 

Nous avons quitté le XVIIIème siècle et les « Bretagnes »

Les siècles suivants ont traversé les évènements successifs de l’histoire (Révolution, guerres avec les anglais, l’Espagne, - qui ont perturbé, notamment le trafic maritime via le port de Saint Malo, les vagues de migration bretonnes vers 1830, l’évolution des techniques …qui ont fait que l’activité du lin a considérablement décliné, ayant pour conséquence des conditions très difficiles pour la population.

Depuis quelques années, on assiste à la renaissance d’une filière lin. 

Dans ce musée, est représentée la période de la fin du XIXème siècle au cours de laquelle la production tente de contrer la concurrence des textiles industriels, et l’utilisation du coton, avec les ateliers de Joseph Léauté et de Bernard Planeix (1872-1996)

Un métier ‘Jacquard’ est exposé – Des démonstrations sont faites à certains moments de l’année

 

La visite doit se terminer, nous quittons nos deux guides très professionnelles, passionnées, c’était un réel plaisir de les écouter.

Nous repartons ravis de cette journée enrichissante, et pour beaucoup d’entre nous, avec l’intention de revenir, et d’approfondir nos connaissances sur l’histoire du lin.